Un bus « santé femmes » pour rompre l’isolement

Le bus a été inauguré par Armelle Gendarme, conseillère départementale, Bénédicte de Kerprigent, directrice de l'Institut des Hauts-de-Seine, Vincent Maurel et Christine Blanchard-Masi, bâtonniers des Hauts-de-Seine, et des Yvelines, Patrick Devedjian, Valérie Pécresse, Pauline Winocour-Lefevre, conseillère départementale des Yvelines, et Marie-Laure Godin, vice-présidente en charge des affaires sociales, de la solidarité et de l'insertion. (Photo : Olivier Ravoire)

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Dispositif itinérant unique en son genre qui vient enrichir la palette d’action sociale inter-départementale, le bus « santé femmes » offre aux femmes isolées du territoire une prise en charge globale.

Aller à la rencontre des femmes les plus vulnérables pour leur offrir une prise en charge globale tant dans le domaine de la santé que du soutien psychologique et de l’accès aux droits. Lancé par l’Institut des Hauts-de-Seine avec le soutien des Hauts-de-Seine et des Yvelines, le bus "santé des femmes", nouveau dispositif itinérant, est né d’un constat : « Malgré les dispositifs existants, la santé est un sujet tabou chez certaines femmes, dans les cités, mais aussi dans les campagnes. Des femmes de tous âges et de tous milieux, célibataires, à la tête de familles monoparentales, divorcées, âgées ou même qui vivent dans le confort apparent du couple, ne peuvent ou n’osent pas toujours frapper à la porte des structures d’accueil habituelles », explique Bénédicte de Kerprigent, directrice générale de l’Institut des Hauts-de-Seine.

Hormis son habillage rose et blanc, le bus « santé femmes » a tout d’un bus RATP. De fait, il s’agit d’un ancien bus de la société de transport, partenaire du projet avec la Région Île-de-France, qui trouve là une seconde vie. L’intérieur aux allures de cocon est découpé en trois espaces : accueil et orientation, dépistage (auditif, visuel, diabète et cholestérol), entretien individuel. Sur des créneaux d’une demi-journée, les femmes sont reçues de façon anonyme et sans rendez-vous par une équipe pluridisciplinaire : infirmière, médecin (en lien avec l’Ordre des médecins), chargé de prévention, pyschologue mais aussi un officier de police et un avocat pour l’accès aux droits. « Beaucoup de personnes en souffrance n’osent pas pousser la porte d’un cabinet d’avocat, ni même aller vers les points d’accès aux droits. Avec ce bus, les femmes qui viennent d’abord pour une aide liée à la santé pourront s’adresser à un avocat, notamment au sujet des violences faites aux femmes », estime Vincent Maurel, bâtonnier du barreau des Hauts-de-Seine, également partenaire du dispositif.

Quatorze communes

Conduit par des chauffeurs femmes mis à disposition par la RATP, en cette fin d'année le bus desservira Clichy, Antony, Rambouillet et Conflans-Sainte-Honorine. En 2020, soixante-douze interventions sont programmées dans quatorze communes en zone dense comme en zone rurale. « Ce projet est un bel exemple de ce que le 92 et le 78 sont capables de faire ensemble, avec leurs partenaires, pour accueillir les plus vulnérables. C’est une première réponse, en complément des dispositifs existants », salue Patrick Devedjian. « C’est un nouvel outil apporté à nos communes rurales, qui étaient déjà familiarisées avec l’itinérance, avec par exemple, le bus de la protection maternelle et infantile », se félicite Pauline Winocour-Lefevre, conseillère départementale des Yvelines en charge des ruralités. En fonction des résultats de cette première expérience, une flotte de plusieurs bus pourrait se développer progressivement.